Origine et histoire du Logis seigneurial
Le logis seigneurial de la Grande Coudrière, à Mézangers (Mayenne), est un bâtiment d’origine XIVe siècle qui a conservé l’ensemble de ses distributions et de ses éléments architecturaux. Il se situe sur la route d’Hambers à Évron et s’organise autour d’un logis principal entouré de douves. Sa fonction principale a été celle d’un relais de chasse, avec au rez-de-chaussée des espaces utilitaires et à l’étage une vaste pièce de vie dotée d’une imposante cheminée. Le logis est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 6 février 1997.
La Coudrière est mentionnée dans les archives sous les formes « La Couldrière » (1468, Bibliothèque nationale, Pièces originales, 24 539) et « La Coudrayère » (1529, Bibliothèque municipale de Laval, manuscrit 11 611, f. 124). La terre seigneuriale était mouvante de Chelé et de Bourgon.
Le bâtiment a la forme d’un long rectangle avec un pignon à chaque extrémité. Le rez-de-chaussée comprend cave et celliers ; l’étage, accessible par un escalier extérieur en pierre autrefois couvert d’un auvent, s’ouvre par une porte ogivale à double rang de claveaux. L’étage est divisé en deux grandes salles par une cloison en bois dont les panneaux sont finement ouvragés. On note partout des fenêtres à meneaux et, comme particularité, des cheminées dont les conduits sont extérieurs. Les greniers ont été lambrissés et équipés de cheminées, aménagement attribué à la fin du XVIe siècle. À la fin du XIXe siècle, le logis servait de maison de ferme.
La propriété a connu une succession de seigneurs : le sieur des Écotais (1468, 1516) ; Georges de Corbon, mari de Jeanne des Loges, qui affirme détenir la métairie et le moulin par partage avec les seigneurs du Rocher (1559) ; Pierre de Courtarvel, mari d’Antoinette de Corbon (1586), qui fut également marié à Marguerite de Pannard ; Louis Maucourt de Bourjolly, par le droit de sa femme Julienne Boulant, fille unique de Charles Bourjolly et Julienne Rouault, mort le 30 août 1670 ; Charles Maucourt de Bourjolly, auteur d’un Mémoire chronologique sur la ville de Laval et habitant de la Coudrière ; Jean Maucourt de Bourjolly (1707) ; Madeleine Maucourt de Bourjolly, épouse de Lancelot de Crissé (1752). En 1754, le seigneur du Rocher la retira féodalement sur Jean‑Baptiste Delacour, négociant à Mayenne. La Coudrière fut mise en vente comme bien national le 22 prairial an V sur Pierre Marie Alexis du Plessis d’Argentré et rachetée sur la nation par Thérèse Dubois, dame du Rocher, pendant la même année. Vers 1810, la propriété appartenait à M. Serclot des Coudrières, d’Évron.